Prisionnière du soldat
Prisonnière du soldat...
Celle qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tu t'y est perdue belle demoiselle
Prisonnière du soldat
Lui qui montait à l'échelle
Est celui qui guettait en bas
Celle qui montais au septième ciel
Et lui qui guidais tout tes pas
Qu'importe comment s'appelle
Ce gars que je nommerai pas
Avec la solitude pour amie
Et la souffrance pour aimante ;
Préférant au grand jour la nuit,
Et à l'évidence la vérité choquante !
Qu'il se croit fou, ou bien génie
Possédé du démon qui le hante,
Comme une ombre colle à la vie
L'esprit s'attache à la tourmente.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, calme,
Trop de silence toujours des mots qui se sont tues.
Celui qui ne sait plus prier
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours ...
C'était hier que je t'ai dit
Nous reviendrons ensembles
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il me semble
Tout ce qu'il a de temps humain
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
C'est un instinct terrifiant
Comme la perte du temps
Quand il nous assassine,
C'est une crise d'angoisse
Qui sans cesse se ressasse
Au fond de ma poitrine,
C'est une mort lentement
Qu'on supplie tendrement
Pour s'épargner la ruine,
La perte de ces enfants.
C'est aussi en toi hélas,
Soupirant des sons si las
Qu'il hurle nos origines
Mais que devienne ces enfants victimes
Pour ce que les yeux ne voient pas
L'âme doit y regarder de plus près,
Ainsi se révèle ce qu'il y a au delà
Face au miroir du faux et du vrai.
Chaque chose a son masque ici bas
Et derrière s'y cachent des secrets,
Mais jamais nul ne les découvrira
Sans remettre en cause ce qu'il sait.
Amère tristesse qui se disperse
Comme les nuages des averses
Sous d'autres cieux s'en vont
Les sombres flots de ma raison
Ce sont des vagues de détresse
Sans cesse fuyant à l'horizon
Quelques pensées me laissent
Au clair obscur des illusions.
Mais qu'es tu devenue
Mon bonheur ma fille ma raison
J'espérais nos vœux éternels
Et depuis l'enfer m'a épousé
En un silence d'évidence cruel
D'aimer ton cœur s'est arrêté
Pour suivre la volonté du ciel
À la croisée des pardons chassés
Mes souvenirs m'en font rappel
L'avenir se meurt dans le passé.
Pardonne moi de n'avoir pas su
Préserver la chance d'être heureux
Une pauvre mère en quête de l'absolu
 que mon cœur est douloureux
Au loin de toi vit ma souffrance
Fidèle fardeau lié à tes vœux
Je suis porteuse de ton enfance
Ton souvenir s'amuse a devenir vieux.
Hélas je t'aime toujours
En prière je te le dis chaque jour
Je ne cesse de le souffrir
Notre amour sans avenir
C'est passé au long court
Dont le regret est si lourd
Que du meilleur, le pire
Est de garder le souvenir.
Mère des mots qui errent
et qui espèrent
À l'ombre toujours des inquiétudes
Face cachée des mystères
tragique d'une mère
D'esprit et de cœur je me dénude
Pour l'avoir trop souffert
J'en ai acquis la certitude
La poésie est morte prière
Les anges ont le cœur rude.