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Au temps où j'étais belle

Au temps où j'étais belle

 


Ce soir, comme tous les autres soirs,
Je traîne ma douleur sans espoir.
Ce soir comme tous les autres soirs,
Pour cohabiter avec mon désespoir.


J'aurai besoin de tout mon courage
Car je ne serai victime d'aucun trucage.
Au seuil de mes dernières années,
Je suis seule, vieille et condamnée.


Moi qui étais une dulcinée !
Les jours je suis abandonnée.
Les nuits je suis triste.
Et personne n'est au courant.


De mes anciens soupirants,
Je refais encore une fois la liste.
Dans un fidèle et vieux recueil,
Me punissant ainsi de l'orgueil.


Dont je faisais toujours étalage
En réponse aux nombreux hommages.
Harcelée par le chagrin et les regrets,
Je pleure souvent en repensant au temps. . .


Au temps où l'on m'aimait en secret.
Il y a de cela hélas très longtemps,
Quand j'étais jeune et belle,
J'étais une douce et adorable jouvencelle.


Légère, fraîche et exquise.
J'exhibais en toute franchise
Un sourire coquin et ravageur
Pour faire trembler tous les cœurs.


Je remerciais souvent dame Nature,
Pour ce dont elle m'avait dotée.
En rêve, je me donnais sans armure,
Aux hommes qui m'avaient aimée.


Le lendemain, au grand soleil et court vêtue,
Sur toutes les places et par toutes les rues,
Je vous jure qu'en ce temps, j'avais fière allure,
Avec ma bouche pulpeuse rouge cerise ;


Avec mes yeux brillant couleur azur
Et mes longs cheveux noir emportés par la brise.
Je brûlais le pavé, heureuse et insoucieuse.
J'avais à mes pieds la terre entière.


Les cris d'admiration et les yeux exorbités;
Les ovations et les assauts répétés
De mes innombrables prétendants,
Je les regardais superbement en souriant.


Loin de moi ces affreux traîne-misère . . .
Aujourd'hui, à cause de mon incompétence,
Je constate que ma vie est un immense désert,
Où règnent la solitude et l'absence.


Les pleurs ayant ravagé mon visage,
Je ne suis plus cet oiseau multicolore.
Gaspillé bêtement mon beau plumage ! . . .
A moi la remontrance et les remords.


Les yeux humides et les soupirs fréquents,
J'ai pour compagnon le chagrin qui m'enivre.
Non ! Je ne regrette pas mon choix inconséquent.
Ce sera pour tous les jours qui me restent à vivre,


Mon châtiment dans le désarroi et la solitude
Pour mesurer et assumer ma sotte attitude.
Et, comme personne n'a su me prévenir,

Je reste prisonnière de mes souvenirs.


Des souvenirs agencé d'aromes,
Qui me hantent comme des fantômes.

Et, comme personne n'a su me prévenir,

Qui aurais pu me prédire un tel avenir !

 

 

 

Ha que je pense au temps...

Au temps où j’étais belle...

Bien Tristement Bibitte…



18/02/2011
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